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Augmentation du SMIC

Marion

Quand on travaille dur pour un petit salaire, la moindre hausse est une véritable bouffée d’oxygène. L’augmentation du SMIC va permettre de mettre du beurre dans les épinards de millions de français.

Toutefois, restons prudent pour le moment, car les chiffres annoncés ne permettront pas de changer de voiture, le montant restant presque anecdotique en ces temps difficiles.

Certains secteurs s’en tirent mieux que d’autres, comme dans la restauration où le taux horaire est un peu plus important, à cause notamment des conditions de travail. Pour savoir ce qui a changé, suivez le guide (mais pour un besoin d'argent urgent, il faudra repasser).

Une très légère augmentation

Pas de folies du côté du SMIC, et c’est bien dommage, beaucoup attendaient un geste fort du gouvernement, mais rien n’est perdu, celui-ci arrivera peut-être plus tard dans l’année pour redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs.

Car cela fait trois ans que la hausse reste symbolique. On avance pas à pas, pour atteindre un SMIC horaire brut de 11,27 euros. Celui qui travaille à plein temps sans faire d’heures supplémentaires touchera donc 1 353,07 euros net par mois.

C’est un chiffre brut. Il faut en retirer toutes les cotisations, soit un peu plus de 20 %. Si vous cherchez à faire quelques heures sup pour arrondir les fins de mois, vous pouvez peut-être devenir testeur rémunéré.

Les économistes à la tête de l’État ont ainsi fait le choix de conseiller au gouvernement de contenir le coût du travail, et de plutôt se servir des moyens disponibles pour baisser les prélèvements des entreprises. C’est un choix courageux. Espérons, pour tous, qu’il donne les résultats escomptés.

Pourquoi ça n’augmente pas plus ?

Si le gros de la crise est derrière nous, celle-ci est toujours bien présente, et l’emploi est loin d’être reparti en avant.

Augmenter fortement le salaire minimum aurait été très risqué dans la conjoncture actuelle, surtout pour les entreprises qui sont sur la corde raide, et elle sont nombreuses à serrer les dents en attendant des jours meilleurs.

Le hic, c’est que les salariés doivent en faire de même. Pour une véritable augmentation, conséquente, il faudra repasser, et ce, malgré le poids des syndicats qui ont poussé pour obtenir plus.

À noter aussi qu’une hausse importante aurait impacté le budget de l'État et les finances publiques n’ont pas besoin de cela en ce moment.

La revalorisation légale

1,81 % d’augmentation, c’était le minimum à attendre. On ne pouvait pas descendre en dessous de ce chiffre-là. Cette somme est le résultat d’un calcul compliqué.

Elle est censée représenter l’inflation pour les plus pauvres (hors le coût des cigarettes qui lui a explosé), ceux qui voient arriver les fins de mois avec crainte.

À cette somme vient s’ajouter la 1/2 du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base d’un ouvrier et d’un employé.

Besoin de plus pour vivre

Le problème reste qu’il est difficile de vivre avec le salaire minimum en France, surtout dans les grandes villes où le coût du logement reste le principal écueil à surmonter.

On se demande donc quand arrivera ce super bonus que tous les smicards attendent depuis dix ans : une éternité quand on gagne un peu plus de 1350 euros net par mois. Reste que le pays a d’autres cordes à son arc pour relancer le pouvoir d’achat, notamment les baisses d’impôts.

Les syndicats ne sont pas sur la même longueur d’ondes

Et s’ils l’étaient un jour, ça se saurait ! La CFDT est le seul syndicat français à ne pas demander une augmentation plus grosse. L’organisation syndicale se démarque ainsi des autres en ne montant pas au créneau, ce qui fait grincer des dents, celles de FO entre autres.

Mais les arguments de la CFDT sont intéressants : le SMIC ne fait pas tout. C’est aux entreprises d’augmenter leurs salariés, en particulier si les affaires sont bonnes. Le véritable pouvoir d’achat passera par là, et pas par une obole de quelques euros sur le salaire.

Quant à la consommation, pour qu’elle reparte fortement, il faudrait autre chose que des mesurettes. À quand le SMIC à 1800 euros comme le demande la CGT ? Heu… Pas pour demain !

Pourquoi une si faible hausse ?

Pour ceux qui ne veulent pas comprendre, qui sont bouchés, et qui ne veulent pas ouvrir les yeux, on remet une couche d’explication. N’est-ce pas en forgeant qu’on devient forgeron ?

Ce qui va pêcher si le coup de pouce aux smicards est trop important, c’est l’emploi. Les entreprises ne voudront plus embaucher.

Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un marché globalisé, et que la concurrence est partout.

La responsabilité des entreprises

Des salaires qui n’augmentent pas plus que cela permettent de rester compétitif. Si encore, elles brassaient de l’argent à ne savoir qu’en faire. Mais nous en sommes loin actuellement. C’est la conjoncture qui décide, et elle dit « pas pour l’instant ».

Augmenter fortement le SMIC nécessiterait aussi d’augmenter les autres salaires, ceux qui sont au-dessus, les salariés ayant une position un peu plus importante dans l’entreprise ou des responsabilités supplémentaires ne comprendraient pas de ne pas être augmentés. On en arriverait à bouffer la marge des entreprises.

Les solutions

Elles se trouvent en dehors du salaire minimum, et le gouvernement y travaille. Il va mettre en place prochainement une prime d’activité. Ce sont donc tous les bas revenus, RSA compris qui vont être impacté.

Cette mesure est plus juste socialement, puisqu’elle va prendre en compte les ressources du ménage.

Le SMIC hôtelier

La restauration est remplie de beaux métiers, mais son univers est impitoyable. Les conditions de travail sont dures, il est possible de travailler la nuit, les dimanches et jours fériés, de faire beaucoup d’heures en continu…

Bref, pour palier à cela, et pour prendre toutes ces conditions en compte, le SMIC hôtelier est différent.

Travailler pour le salaire minimum dans ce secteur, c’est toucher 10 % de plus en taux horaire que la caissière du coin. 

Et chez nos voisins européens, comment ça se passe ?

En Espagne, l’augmentation est plus importante. Il faut dire quand même que le pays partait de beaucoup plus loin. On parle d’une hausse à venir de plus de 1 %, pour atteindre un salaire minimum de 655 euros…

Ça fait réfléchir tout de même, car on ne peut pas dire qu’il y a une réelle différence de coût de la vie entre la France et l’Espagne.

Les retraites vont, elles aussi, bénéficier d’une belle et vraie hausse. Les salaires devraient suivre. Il faut dire que les dernières élections ont démontré une tendance allant vers l’extrême gauche, le gouvernement espagnol doit donc composer avec les appels du pied de sa population chez qui les inégalités de traitement sont quand même criantes.

Une très grosse réforme du salaire minimum à venir ?

Des clopinettes en janvier ne veulent pas dire qu’il n’y aura pas une grosse surprise dans le courant de l’année. Mais sur ce délicat sujet, on en entend de toutes sortes, des vertes et des pas mûres. La dernière en date préconise des différences de traitements entre les régions.

Ainsi, le SMIC ne serait pas le même en Ile-de-France et en Bretagne. S’il est réel que les prix ne sont pas les mêmes partout, notamment pour se loger ou pour se déplacer, on imagine mal la préconisation passée auprès des français qui crieraient à un manque de justice flagrant. Les partenaires sociaux ont du pain sur la planche…

D'autres propositions farfelues

Et on peut même encore aller plus loin dans la réflexion. Pourquoi ne pas moduler le salaire minimum en fonction de l’âge ? En effet, nous n’avons pas les mêmes besoins à 20 ans qu’à cinquante.

C’est tout le code du travail qui pourrait être bouleversé, avec une plus grande marge de manœuvre laissée aux entreprises, aux partenaires sociaux, ainsi qu’aux différentes branches, pour trouver des accords internes.

Les syndicats vont-ils finir par retrouver leur véritable rôle ? Car même s’ils font beaucoup de bruit, on ne peut pas dire qu’on les écoute vraiment lors des négociations importantes, celles qui peuvent changer le droit du travail.

Peut-être quand étant moins jusqu’au boutistes, ils pourraient reprendre le poids qu’ils n’auraient jamais dû quitter, dans l’intérêt de tous les salariés, et pas seulement des plus pauvres, pour aller vers une véritable réforme du SMIC et de tous les salaires.

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